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ENVIRONNEMENT

Federec : le recyclage à la peine

PUBLIÉ LE 16 SEPTEMBRE 2015
H.Y.
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Federec : le recyclage à la peine

La publication des statistiques 2014 de Federec – Fédération des entreprises du recyclage – révèle une baisse de 2% du chiffre d’affaires des recycleurs, à 9 Md€, pour un total de 74 millions de tonnes de matières recyclées (+4%).

Cependant la conjoncture est plus ou moins difficile selon les filières et il faut noter que le volume des déchets collectés est globalement à la hausse (38 Mt soit +3,5%). Premier touché, le secteur des métaux ferreux accuse une baisse de 3% des tonnages vendus pour un chiffre d’affaires de 3,1 Md€. "L’effondrement des prix du minerai jusqu’à des niveaux constatés en 2009 exacerbe une concurrence internationale où les chinois sont très présents", explique Jean-Pierre Gaudin, président de la branche métaux de Federec. "Ils exportent leurs billettes d’acier – matière première issue du minerai de fer qui concurrence la ferraille, NDLR – en Turquie." Les non-ferreux s’en sortent mieux car ils bénéficient de bonnes conditions financières avec des cours élevés et une demande soutenue en Europe. Résultat, un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 3,1 Md€ et une hausse de 4,5% des tonnages recyclés (1,9 Mt).

Déchets du BTP

Nouvel acteur de poids chez Federec, les déchets du BTP dégagent en 2014 plus d’1,2 Md€ de chiffre d’affaires, pour le traitement de 38 Mt de déchets non dangereux (10 Mt) et de déchets inertes (28 Mt). "Sur un volume global de 250 Mt produit par le BTP, les quelque 40 Mt que nous traitons sont essentiellement des déchets du bâtiment", relève Erwann Le Meur, responsable de la branche créée par Federec en 2014. Dans ce flux, les déchets en mélange représentent environ 5 Mt, et la capacité de traitement des chaînes de tri mécanisées actuellement existantes est d’environ 1 Mt. "Cela signifie qu’il reste à créer une centaine d’installations de tri mécanisé pour les déchets du BTP en France", indique Erwann Le Meur, non sans rappeler que le taux actuel de recyclage de ces déchets est de 40 à 45% et que l’objectif 2020 est de 70%. "Les grands groupes de BTP sont de plus en plus sensibles à cela est ils entraîneront le secteur derrière eux", conclut-il.

Plastiques et papiers

Quant au secteur des plastiques, il annonce 249 M€ de chiffre d’affaires pour 830.000 tonnes de matières recyclées avec une collecte en hausse de 10%. "Cette activité a bien démarré 2014 mais la tendance est aujourd’hui à l’inquiétude en raison de la forte chute des prix du pétrole et des résines vierges. Si le PET peut bénéficier de la raréfaction de l’offre, le PEHD souffre de la concurrence des prix pratiqués en Europe de l’Est", indique le président de la branche Albert Azoubel. Côté papiers-cartons, la branche est portée par la collecte et le traitement des cartons. Ces derniers enregistrent une hausse de 2% de la collecte (4,5 Mt sur un total de 7,3 Mt) tandis que les papiers graphiques chutent de 3,5%. "La France demeure très excédentaire en papier-cartons récupérés", note Pascal Genneviève, président de la Branche pour Federec. "Si les perspectives sont bonnes pour le carton grâce au secteur de l’emballage qui bondit de 9%, l’incertitude prime pour les papiers à désencrer du fait de la fermeture d’usine de papiers graphiques en Europe."

Pas de reprise en 2015

Avec la chute des cours mondiaux des matières premières depuis un an (pétrole, fer, nickel, cuivre, aluminium…) tous les indicateurs montrent déjà que la situation ne va pas s’améliorer en 2015. La concurrence et la compétitivité des matières premières continuent de s’intensifier par rapport aux matières recyclées. Les industriels, qui n’ont aucune obligation légale d’incorporer des matières recyclées dans leur fabrication, n’ont guère de raison d’en acheter quand la matière vierge devient moins chère. "Une économie qui ne pénalise pas le carbone ne peut pas prétendre réduire les émissions de CO2", s’insurge le président de Federec, Jean-Philippe Carpentier. "Sachant que le bilan carbone d’une matière recyclée est meilleur que celui d’une matière vierge, la solution serait de taxer le prix de la tonne de CO2, qui ne coûte que 6 euros en France contre 150 euros en Suède. Et la baisse actuelle du prix des matières premières n’obère en rien la raréfaction des ressources." A l’image des entreprises de recyclage qui continuent d’investir en équipements et en infrastructures (5% du CA global), Federec mise aussi sur l’innovation des techniques et process à travers la prochaine mise en place de son propre Centre Technique.

Jean-Philippe Carpentier, président de Federec
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